Que n’a-t-on pas dit sur ce film !
Les professionnels louent certains aspects techniques du film, telle sa photographie. On reconnaît le courage -ou l’entêtement- de Mel Gibson d’aller au jusqu’au bout de sa vision artistique au détriment de sa carrière hollywoodienne. Le soucis de fidélité historique du film est globalement salué (quoique certaines libertés ont été prises avec quelques éléments, Mel Gibson n'ayant pas réalisé un documentaire).
Cependant, tout en reconnaissant la réalité de ses qualités, la majorité des spectateurs ont d'abord et avant tout étés choqués par la crudité et la violence des scènes.
C’est en effet indéniable : le film est très difficile à regarder. Il est extrêmement dur.
Pourtant, c’est précisément dans ce reproche que réside la pertinence de cette œuvre : redonner à la croix, et par elle la souffrance de Jésus, sa réalité. Nos yeux sont si habitués à la voir comme un symbole qu’elle en devient parfois abstraite, voire pire : décorative. Pourtant, la réalité est qu’elle est d’une violence inacceptable, d'une cruauté intolérable.
C’est en dénonçant ce sommet du mal que les vérités telles que le prix à payer pour nous racheter, l’horreur de notre péché autant que notre valeur aux yeux de Jésus et la taille de Son amour pour nous, prennent une tout autre dimension. C’est la raison pour laquelle les chrétiens ont étés si touchés et les non-chrétiens si choqués par ce film. Le contraire aurait été alarmant.
La Passion du Christ n'est pas un film qui se regarde par plaisir. Il se visionne pour les mêmes raisons que nous prenons la sainte Cène : pour ne pas oublier.