Retour de lecture pour "Le Cri Muet" :
Une fiction pour ados qui aborde des thèmes délicats, certes, mais avec tant de justesse ! On n’en fait pas des caisses, ça ne force pas la larmichette ni le voyeurisme ou le malaise…
Nous suivons Thomas, jeune homme solide, endurci par son parcours personnel d’orphelin balloté entre familles d’accueil. Un accident et tout bascule. Le voilà coincé dans son propre corps, prisonnier du coma. Si ses membres ne répondent plus, son esprit, lui, reste vif. Il lutte et s’accroche jusqu’à trouver la force de crier – sans un mot, sans un bruit, à l’aide. Dieu lui répond alors au travers du souvenir de l’enseignement de sa défunte grand-mère. Des versets bibliques, appris dans sa petite enfance, le soutiennent durant cette épreuve, amenant leur part de lumière et d’espoir.
Tandis que l’esprit de Thomas s’affermit, le lecteur découvre qu’il n’est pas seul dans cette chambre d’hôpital. Une jeune fille, inconnue, qui habite une partie de ses pensées, occupe le lit voisin. Elle aussi dans le coma, mais sur le point d’être débranchée… Seule l’intervention de Thomas pourrait la sauver, pourvu qu’il parvienne juste à… crier…
Que le lecteur ne s’affole pas, la phase claustrophobique de coma ne s’éternise pas et l’on entre ensuite dans une phase de rééducation riche en enseignements où chaque rencontre, chaque obstacle est non seulement un pas vers la restauration du corps, mais aussi une aventure de l’âme. Eva, la jeune fille dans le coma, victime d’une tentative de suicide (TS), trouvera en son voisin de chambrée une raison de s’accrocher à la vie. Nous suivons leur évolution physique et spirituelle, rythmée par des moments de grâce, mais aussi de peine.
Le roman est riche en émotion, messages de courage, d’espoir et de confiance en un Dieu Tout-Puissant capable de changer les pires tragédies en grâce immense. La toile du plan divin se tisse au fil des pages pour offrir un tableau parfaitement maîtrisé.
Les personnages sont attachants, notamment le couple pastoral qui visite les malades, mais aussi la famille d’Eva et le corps médical. Un chapitre de vie édifiant pour tout un entourage ! Concernant Thomas et Eva, leur duo de naufragés/prisonniers/rescapés est très beau. Elle était son ancre, il devient sa voile, et ensemble ils embarquent vers de nouveaux horizons plus radieux.
On retrouve des similitudes dans le zèle du témoignage systématique des protagonistes d’Isabelle DAVY. L’occasion de rappeler l’importance du témoignage et d’encourager les plus timides/pudiques à se lancer. Et pour ce qui est des familles et des liens restaurés, on retrouve ces thématiques également dans Les loups de la Taïga et dans Tu seras un homme, mon fils.
Je recommande !