ENFIN de la littérature jeunesse qui ne prend pas les enfants pour des imbéciles en les infantilisant à l’excès… Rien n’est trop scolaire ou fade. Le récit se prête aussi bien à la lecture autonome qu’à « un chapitre par soir », directement raconté.
On s'imprègne immédiatement de l’ambiance (à lire bien au chaud sous un plaid pour affronter la campagne sibérienne !). Tout l’intérêt réside dans l’utilisation d’un contexte historique réel, marié à une œuvre de fiction tout à fait réaliste et un brin enchanteresse. On aborde des thèmes durs comme les camps de travail, les conditions des chrétiens persécutés, sans tomber dans le larmoyant. C'est factuel, sans jouer des violons, et adapté à la sensibilité des plus jeunes lecteurs.
Le contexte historique comme prétexte à l'évangélisation est génial. Bien dosé, sans gavage. Le lecteur s’amusera à emprunter le vocabulaire local et rencontrera une famille orthodoxe aux pratiques certes contraires aux enseignements bibliques (normal !) mais aux cœurs sincères. Leur démarche et évolution sont très belles, démarrant de la plus jeune génération, convaincant la plus ancienne, pour créer le trait d'union avec celle “du milieu”, plus réfractaire.
L’histoire est peuplée de personnages attachants et d’un en particulier, Ivan, à la personnalité et au passé captivants. Quant à Nikki, le jeune protagoniste, il est à la fois courageux, sensible et intelligent.
L’occasion de s’imprégner d’une autre culture, d’autres mœurs, et d’apprécier l’évolution d’une religiosité acquise vers une foi éclairée nourrie par la connaissance biblique.
On y retrouve aussi ce qui rythme nos vies de chrétiens : lire un passage faisant échos à notre situation actuelle ou qui se révèle totalement au moment opportun. L'importance du “temps de Dieu”, discret maître d’orchestre.
La proximité avec la nature et l’amour de la création transparaît dans beaucoup d’œuvres de l’auteur, de quoi ravir les enfants et contrer le mythe du grand méchant loup qui, ici, est un instrument à part entière du plan divin.